Illustration - Les contenus générés par l'IA sont-ils pénalisés par Google ?

Google pénalise-t-il les contenus générés par l’IA ?

Officiellement, la création de contenu générés par l’intelligence artificielle ne va pas à l’encontre des bonnes pratiques définies par Google. Dans les faits, la démocratisation de l’IA redéfinit les règles du jeu pour les rédacteurs web et les référenceurs.

Alors que le contenu est depuis toujours considéré comme le pilier le plus solide du SEO, dispose-t-on de suffisamment de recul pour comprendre la façon dont les algorithmes traitent vraiment les textes générés par les LLM ?

Deux récentes études semblent se contredire sur ce sujet. La première a été menée par l’équipe de SEMrush, la seconde par Nathan Gotch, CEO de Rankability.

Alors, Google pénalise-t-il les contenus générés par l’IA ? P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non !

La position officielle de Google vis-à-vis de l’IA

Depuis l’explosion de ChatGPT, une question agite le milieu du référencement : Google sanctionne-t-il les contenus générés par intelligence artificielle ? La réponse officielle apportée par le moteur de recherche est plutôt rassurante.

Oui, Google autorise les contenus générés par l’IA (sous conditions)

Chez Google, nous pensons depuis longtemps que l’IA peut nous aider à améliorer notre capacité à fournir des informations utiles.

https://developers.google.com/search/blog/2023/02/google-search-and-ai-content?hl=fr

Dans son guide destiné aux développeurs web, Google ne condamne pas l’usage de l’IA. Le moteur de recherche affirme ainsi que l’intelligence artificielle peut être un formidable levier de croissance, à condition de respecter certaines règles.

Dans les faits, ce que Google valorise, ce n’est pas tant la manière dont un texte est rédigé, mais la qualité finale de ce contenu. Pour figurer en bonne place dans les résultats de recherche, un article doit être utile et répondre à l’intention de recherche de l’utilisateur. Dans le milieu, c’est ce qu’on appelle les critères E.E.A.T, pour :

      • Expérience
      • Expertise
      • Autorité
      • Fiabilité (Trustworthiness)

Ces piliers sont devenus le socle de toute stratégie de contenu efficace — qu’elle soit 100 % humaine ou partiellement automatisée. Google insiste :

Nous nous concentrons sur la qualité du contenu plutôt que sur la façon dont il est produit.

Autrement dit : ce n’est pas l’intelligence artificielle en soi qui pose problème, mais ce qu’on en fait. Ce qui amène naturellement à parler des dérives possibles.

IA et SEO : ce que Google ne tolère pas

Cette permissivité a toutefois des limites. Google a fixé des lignes rouges à ne pas franchir si vous souhaitez éviter une pénalité ou une désindexation. Voici les principales :

      1. Les contenus de mauvaise qualité : Un texte généré sans relecture ni validation humaine, truffé d’erreurs ou manquant de profondeur, sera considéré comme inutile. Google cherche à offrir une véritable valeur ajoutée à ses utilisateurs, et les contenus superficiels n’ont pas leur place.
      2. La production massive : Générer des centaines de pages par IA, sans travail éditorial ni stratégie de fond, revient à saturer la SERP de contenu standardisé. Ce type de pratique est rapidement détecté — et sanctionné.
      3. Les contenus créés pour manipuler les classements : Toute tentative d’automatisation dans l’unique but de ranker, sans chercher à vraiment répondre aux attentes des internautes, sera assimilée à du spam. C’est notamment le cas des fermes de contenus ou des sites construits uniquement pour capter du trafic.

La dernière mis-à-jour Google semble d’ailleurs aller dans ce sens. D’après une étude en cours menée par Originality.ai, le pourcentage de sites web détectés comme utilisant l’IA a chuté depuis quelques mois. La diminution est drastique : de 19,10 % en janvier 2025 à 6,42 % fin mars, signe d’une désindexation majeure des pages de faible qualité1.

➡️ Google ne vous reprochera pas d’utiliser l’IA. Il vous reprochera de mal l’utiliser. Sans stratégie, sans supervision humaine et sans réel apport pour l’utilisateur, un contenu généré automatiquement a toutes les chances d’être pénalisé… ou de passer inaperçu.

Voici pour la position officielle. Mais sur le terrain, les résultats ne semblent pas aussi univoques.

Ce que disent les études (spoiler : elles ne sont pas d’accord)

SEMrush : l’IA performe, mais sous contrôle

En décembre 2024, SEMrush a publié une vaste étude portant sur les éventuelles pénalités appliquées par Google aux contenus générés par l’IA2. Elle repose sur :

      • L’analyse de 20 000 articles de blog, situés dans le top 20 des SERP
      • Le retour de 700 utilisateurs de SEMrush

Résultats ? Les contenus générés par l’IA rankent de façon similaire aux contenus entièrement rédigés par l’humain, même s’ils demeurent encore légérement moins performants. À titre d’exemple, 57 % des contenus IA et 58 % des contenus humains sont parvenus à se positionner dans le top 10 des résultats de recherche.

Même son de cloche du côté des utilisateurs de SEMrush. Sur les 700 personnes questionnées :

      • 9 % ont remarqué une baisse des résultats liées à l’utilisation de l’IA.
      • 64 % estiment que les contenus générés par l’IA performent de façon similaire ou supérieure aux articles rédigés par l’humain.

L’avis tranché de Nathan Gotch : les contenus IA se classent moins bien 

Dans une étude menée en janvier 2025, Nathan Gotch, fondateur de Rankability, a analysé 487 résultats issus des SERP Google3. Il en ressort que 83 % des contenus apparaissant en première position ont été rédigés par des humains. L’auteur en conclut que les algorithmes Google pénalisent les articles générés artificiellement..

Toutefois, plusieurs biais viennent nuancer ces conclusions :

      • D’abord, l’échantillon utilisé reste bien plus restreint que celui mobilisé dans l’étude SEMrush, ce qui limite sa représentativité.
      • Ensuite — et c’est un point crucial — Nathan Gotch ne précise pas la proportion de contenus IA présents dans son échantillon. Sans cette information, il est impossible d’évaluer si ces contenus sont réellement sous-représentés dans les premiers résultats.

À titre de comparaison, la part de contenus générés par IA dans les SERP de Google est aujourd’hui estimée à 6,4 %. Un chiffre à garder en tête avant de tirer des conclusions hâtives.

Google et IA : comment éviter les pénalités ?

Aujourd’hui, ce n’est pas la création de contenu via ChatGPT qui pose problème, mais l’utilisation abusive des outils d’IA générative.

Pour qu’un article soit bien considéré par Google, il faut d’abord qu’il soit utile aux lecteurs. En matière de SEO, l’expertise, l’autorité et l’originalité font la loi.

Voici mes recommandations pour bien écrire pour le web en tirant parti de l’intelligence artificielle :

À mon sens, nous manquons encore de recul pour évaluer clairement la position réelle de Google vis-à-vis des contenus générés par intelligence artificielle. Les modèles LLM évoluent à une telle vitesse que les moteurs de recherche doivent constamment ajuster leur approche — et cette dynamique ne fera que s’intensifier dans les mois à venir.

Par ailleurs, le contexte réglementaire pourrait bien rebattre les cartes. Le règlement européen sur l’intelligence artificielle, également connu sous le nom d’AI Act, établit ainsi un cadre législatif pour garantir que les systèmes d’IA respectent les droits fondamentaux, les valeurs européennes et les exigences de sécurité4. Pour les outils à « risque limité », comme ChatGPT, la loi prévoit notamment l’obligation d’indiquer clairement qu’un contenu a été généré de manière artificielle. Autrement dit, demain, tout article co-écrit ou produit avec l’aide de l’IA pourrait devoir en faire mention.

Dans un pays comme la France, où la confiance envers ces technologies reste fragile, l’impact pourrait être notable. D’après une étude Ipsos5 :

      • 49 % des Français redoutent que l’IA favorise la diffusion de fake news
      • 44 % craignent une baisse des capacités de réflexion humaine
      • 43 % s’inquiètent de la publication de données peu fiables.

Dans ce contexte, le regard porté sur les contenus IA — par les utilisateurs comme par les moteurs de recherche — est encore largement en construction.

Les sources de l’article :

  1. https://originality.ai/ai-content-in-google-search-results
  2. https://www.semrush.com/blog/does-google-penalize-ai-content/
  3. https://www.gotchseo.com/does-google-penalize-ai-content/
  4. https://www.entreprises.gouv.fr/la-dge/actualites/le-reglement-europeen-sur-lintelligence-artificielle-publics-concernes-dates-cles
  5. https://www.ipsos.com/fr-fr/intelligence-artificielle-quels-sont-les-usages-des-francais
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